“Zion” : la puissance d’un premier long-métrage guadeloupéen

Le film “Zion” de Nelson Foix, a fait sensation à son entrée au box-office. Ce film raconte la réalité des jeunes des quartiers de ce territoire. Une grosse performance pour un 100% guadeloupéen.

« Zion », écrit et réalisé par le Guadeloupéen Nelson Foix, est le fruit d’une création profondément enracinée dans Pointe‑à‑Pitre. Adaptée du court-métrage créole « Ti Moun Aw », cette version longue se distingue par son casting non professionnel, découvert lors de castings spontanés organisés en Guadeloupe. Le film est tourné presque intégralement en créole, un choix volontaire de Foix pour restituer l’authenticité linguistique de l’île.

Une Guadeloupe hors des sentiers battus

Loin des cartes postales paradisiaques, « Zion » capte les visages urbains et souvent difficiles de l’archipel : quartiers délabrés, coupures d’eau, chômage des jeunes. L’esthétique, comparée à celle de La Haine, impose une vision puissante, dure mais aussi lyrique, là où la violence, la pauvreté et les contradictions de la société guadeloupéenne se transmettent sans filtre. Ce premier film représente une étape majeure pour le cinéma antillais : il montre que des récits créoles, filmés par des créoles et pour des créoles, peuvent rayonner bien au-delà des Outre-mer. Selon Foix

« Zion, c’est une histoire antillaise racontée par un Antillais. Il faut qu’on raconte nos propres histoires » 

Sorti le 14 mars aux Antilles et le 9 avril en métropole, « Zion » a réalisé un véritable « phénomène » outre-mer : plus de 50 000 entrées, une moyenne impressionnante de 300 spectateurs par séance dans 7 cinémas. Les critiques saluent un film « vrai, puissant et nécessaire » , tandis que sa visibilité en métropole ouvre un nouveau chapitre pour les histoires ultramarines.