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Winnie Madikizela-Mandela, icône de la lutte anti-apartheid

par Syonou

3 avr. 2018

Nomzamo Winifred Zanyiwe Madikizela-Mandela, dite “Winnie”, icône de la lutte contre l’apartheid, est décédé à l’âge de 81 ans, lundi 2 avril 2018. La famille de cette dernière a confirmé qu’elle est décédée des suites d’une “longue maladie”.

Photo en noir et blanc de Winnie Madikizela-Mandela entourée de drapeaux de l’ANC, au cours d’une veillée à Durban, le 2 avril 2018 Rajesh JANTILAL / AFP

“C’est avec une profonde tristesse que nous informons le public que Mme Winnie Madikizela-Mandela est décédée à l’hôpital Netcare Milpark, à Johannesburg, en Afrique du Sud, le lundi 2 avril 2018. Elle est décédée après une longue maladie, pour laquelle elle était entrée et sortie de l’hôpital depuis le début de l’année. Elle a succombé paisiblement ce lundi en début d’après-midi, entourée de sa famille et de ses proches “, a déclaré la famille dans un communiqué.

Née à Bizana, dans le Cap-Oriental, en 1936, Winnie Mandela s’installe à Johannesburg pour poursuivre des études d’assistante sociale. Elle  rencontre l’avocat et militant anti-apartheid, Nelson Mandela, en 1957 avec qui elle se marie un an plus tard. Ils auront deux enfants ensemble.

Cependant, sa vie de couple avec Mandela est de courte durée ; celui-ci est arrêté en 1963 et condamné à la prison à vie pour trahison mais sera finalement libéré en 1990.

Winnie Mandala en exil dans le township rural de Brandfort, à 365 kilomètres de Johannesburg, 1977

Durant le séjour de Mandela en prison, Madikizela-Mandela n’est pas été épargnée par la police de l’apartheid. Elle est  placée en résidence surveillée et exilée à un moment donné dans le township rural de Brandfort, à 365 kilomètres de Johannesburg.

En 1969, Winnie devient l’une des premières détenues en vertu de l’article 6 du tristement célèbre Terrorism Act de 1967. Elle est déportée pendant dix-huit mois dans une cellule condamnée, à la prison centrale de Pretoria avant d’être inculpée en vertu de la loi sur la répression du 1950.

Controverse

En 1991, Winnie Madikizela-Mandela est reconnue coupable d’enlèvement et de complicité dans l’agression de Stompie Seipei, un jeune militant de l’ANC âgé de 14 ans, kidnappé en 1989 et tué par un membre de sa garde, du Mandela United Football Club réputé pour ses méthodes musclées. La peine d’emprisonnement de Winnie de six ans est cependant réduite à une amende et à une peine de deux ans avec sursis, en appel.

Retour sur Winnie Mandela, militante anti-apartheid, décédée ce lundi 2 avril 2018

Par ailleurs, son mariage avec Mandela commence à patauger quelques années après sa libération, et leur divorce est prononcé en 1996, soit 37 ans après leur union.

Après les premières élections démocratiques en 1994, Winnie Madikizela-Mandela est devient députée et est nommée vice-ministre de la Culture. Elle est toutefois renvoyée pour insubordination par le gouvernement de par Mandela, un plus tard.Elle est restée députée depuis, malgré des apparitions limitées au Parlement ces dernières années. En 2016, elle recevra un Ordre de Luthuli en Argent, lors de la cérémonie des National Orders Awards pour son excellente contribution à la lutte pour la libération du peuple sud-africain.

Des écolières sud-africaines entourent le portrait de Winnie Mandela, dans sa maison de Soweto, le 3 avril 2018 MARCO LONGARI / AFP

Ce mardi, l’’Afrique du Sud a poursuivi son hommage à la “Mère de la nation” Winnie Mandela en célébrant “l’esprit de combat” de l’icône de la lutte de “libération” de la majorité noire du pays contre la ségrégation raciale, Winnie Mandela, décédée à 81 ans, lundi 2 avril, à Johannesburg des suites “d’une longue maladie”

Pour la deuxième journée consécutive, célébrités et anonymes se sont succédé ce jour devant sa modeste maison en briques rouges du township noir de Soweto pour présenter leurs condoléances. Un hommage officiel et national doit lui être rendu le 14 avril dans un stade des environs.