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Stars et adoption : le cas Madonna, illustration d’un cas de white saviourism ?

par Lina

20 juin 2018

Les procédures d’adoption sont devenues de plus en plus courantes chez les stars et les personnes très riches. Procédures accélérées, traitements de faveur, entre autres. L’adoption chez les célébrités est-elle un « effet de mode »provoquée par un syndrome du sauveur blanc ?

La chanteuse Madonna est connue pour avoir procédé à de multiples adoptions au Malawi. Mais ses relations avec les autorités du pays n’ont pas toujours été bonnes et ses visites ont souvent été entourées de vives polémiques : en 2013, la présidente du Malawi, Joyce Banda fustige son comportement et celui de son manager, les accusant de harceler les autorités et exiger un traitement royal, à cause de sa contribution à plusieurs œuvres de charité dans le pays.

Car depuis qu’elle a découvert le Malawi en 2006, Madonna n’a pas cessé d’apporter son aide financière au pays, et tient à le rappeler dans son post Instagram : « cela fait 14 écoles au total qui aideront des milliers d’enfants à recevoir l’enseignement qu’ils méritent de plein droit ».

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La chanteuse a créé en 2006 la fondation Raising Malawi pour financer des orphelinats et des institutions de protection des orphelins dans le pays. La fondation donne également des bourses d’études aux jeunes filles.

C’est par le biais de cette fondation que Madonna a visité plusieurs orphelinats, financés par elle-même, pour trouver les enfants qu’elle a adoptés. Deux de ses six enfants ont été adoptés au Malawi (David en 2006 et Merci en 2009), et c’est là que ça coince : le père biologique de David avait confié regretter que son fils ait été adopté par la star américaine.

Quant aux grand-parents de Mercy, dont la mère biologique est morte à l’accouchement, ils ont plusieurs fois assuré avoir été bernés par la star :  « Nous avions prévu de la récupérer quand elle aurait six ans, quand elle pourrait avoir une alimentation solide. Mais on nous a dit qu’une dame riche voulait l’adopter. Nous avons résisté, mais le gouvernement nous a convaincus que c’était bien pour son futur. Nous ne pensions pas que nous ne la reverrions jamais », racontait au Daily Mail, la grand-mère de la petite fille, en 2014. 

Selon Ken Mhango, directeur pour le Malawi du Réseau Africain pour la Protection et la Prévention des Abus sur les Enfants (ANPPCAN),  “Madonna donne l’impression que le Malawi a un marché d’enfants pauvres prêts à être adoptés ».

Madonna, de son côté, a toujours assuré que sa fille faisait un voyage au Malawi une fois par an, et qu’elle n’était en rien coupée de ses origines.

Pour Maxwell Matewere, directeur d’une association caritative malawite, Madonna devrait changer son attitude, « en aidant les familles démunies avec des enfants plutôt que de les adopter. La plupart des familles aimeraient élever leurs propres enfants chez elles si elles avaient un soutien financier. » C’est un mécanisme souvent dénoncé dans un cas de white saviourism*.

 

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