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Sénégal : l’accusatrice d’Ousmane Sonko maintient ses déclarations

par Mamadou

22 mars 2021

Après un long mutisme, Adji Sarr, la masseuse qui travaille dans un salon de beauté de Dakar, est sortie de son silence et maintient ses accusations de viols et de menaces de mort contre l’opposant et leader du parti des Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité, Ousmane Sonko. Elle affirme être prête à retirer sa plainte si ce dernier jure sur le Saint Coran.

C’est le mercredi 17 mars 2021 qu’Adji Sarr, l’employée de l’institut Sweet Beauté, un salon de massage de Dakar, qui accuse de viols et de menaces de mort l’opposant et leader du parti des Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF), Ousmane Sonko, s’est exprimée en commité restreint devant quelques médias, maintenant ses accusations. Dans cet entretien, elle a livré sa version des faits. Elle indique avoir reconnu ce dernier lorsqu’il est venu solliciter leurs services, se plaignant d’avoir un problème de mal de dos. « Lorsqu’il s’est déshabillé dans la cabine, j’ai vu qu’il avait deux armes dans leurs gaines. Prise de panique, il m’a rassuré en me disant de ne pas avoir peur, que c’était pour sa sécurité

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La jeune femme affirme travailler sous pseudonyme dans ce salon et qu’Ousmane Sonko lui aurait dit qu’il connaissait bien son domicile et sa vraie identité et qu’il l’aurait étranglé en lui enjoignant de « se mettre par terre et de faire ce dont il avait envie avant de la laisser partir » se confie-t-elle. La masseuse affirme par ailleurs qu’il « n’a pas pointé ses armes sur elle mais lui a fait savoir qu’il était capable de la faire tuer sans que personne ne soit au courant»    

Lors de cet entretien organisé discrètement « pour des raisons de sécurité », selon son avocat Me El Hadj Diouf, Adji Sarr a affirmé être prête, malgré le maintien de ses accusations, à retirer sa plainte si Ousmane Sonko s’engageait à jurer sur le Saint Coran qu’il ne l’avait ni violé, ni menacé de mort. Suite à cet entretien, son avocat a fait savoir « qu’il était temps que sa cliente sorte de son mutisme et donne la vraie version des faits après les sorties de l’opposant dans les médias qu’il manipule en l’accusant de prostituée et de corrompue. »

Depuis le 3 février 2021, date à laquelle Adji Sarr a porté plainte contre l’opposant Ousmane Sonko pour viols et de menaces de mort, le Sénégal a connu une vague de protestations qui ont fait entre 10 à 13 morts, selon les médias sénégalais. On dénombre également des nombreux dégâts matériels ; des stations de service et des magasins saccagés appartenant essentiellement à l’ancienne puissance coloniale que certains manifestants accusent d’être derrière ce qu’ils qualifient de « complot politique pour écarter leur leader lors de la prochaine élection présidentielle qui est prévue en 2023. »

Le deuxième avocat de la jeune femme, Me Abdou Dialy Kane, a indiqué que l’instruction était toujours en cours et qu’aucune nouvelle date n’a été annoncée concernant de nouvelles convocations. Convocations qui, si elles devaient survenir, risqueraient très certainement de déclencher d’autres manifestations dans le pays.