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L’exportation du lait européen est néfaste pour l’Afrique de l’Ouest

par Rokia

1 oct. 2019

L’Europe se débarrasse de sa surproduction de lait de mauvaise qualité en Afrique de L’Ouest. Un procédé qui déstabilise l’économie de ces pays et met en danger la santé de nombreux consommateurs africains, d’après le collectif d’ONG European Milk Board et la coalition “Mon lait est local”. Explications.

La pratique n’est pas nouvelle. L’Europe exporte du lait à base d’huile de palme en Afrique de l’Ouest massivement, afin de remédier à sa surproduction. Ainsi, depuis 2016, la production de lait européen a augmenté de 24%. Ce surplus s’accroît depuis que l’U.E. a supprimé les quotas laitiers en 2015, entrainant ainsi la chute des prix au détriment des éleveurs européens mais surtout africains. En effet, le lait européen se vend à moins de 200 francs CFA, contre 400 francs CFA pour le lait produit en Afrique de l’Ouest. Une concurrence déloyale qui déstabilise inévitablement l’économie.

Un faux lait attractif

L’U.E privilégie donc l’agro-industrie car elle n’a pas installé d’outils de régulation pour lutter contre la surproduction laitière. Les grands industriels ont donc trouvé la parade à ce problème : vendre leur surplus en Afrique de L’Ouest, où le marché est soumis à peu de legislations.

Le produit vendu est en réalité du lait écrémé, résultant de la production de beurre, dont les prix flambent. Le lait va être ensuite réduit en poudre, avant d’être ré-engraissé en huile de palme. Cette pratique, non seulement dangereuse pour la santé mais aussi néfaste pour l’environnement, favorise une déforestation massive.

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Trois ONG belges, SOS Faim, Oxfam et Vétérinaires Sans Frontières ont d’ailleurs lancé une campagne de sensibilisation pour lutter contre ce problème.

L’europe vend son lait défectueux en Afrique

Elles demandent donc à l’Europe, de cesser de soutenir les exportations de “faux produits laitiers” sur les marchés africains. Si une prise conscience internationale s’impose. Elle permettra aux éleveurs européens et africains de vivre de leur travail, et d’obtenir leur indépendance vis à vis des subsides. A bon entendeur.

Hervé Hinopay