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L’excision, un problème universel ?

par Rokia

9 mai 2019

L’économie de l’excision est visiblement en plein boom en Russie et les cliniques multiplient les promotions. Cette pratique qui consiste principalement à retirer le clitoris de l’appareil génital de la femme est un fléau dans le Caucase, alors que les populations subsahariennes sont souvent stigmatisées pour pratiquer cette coutume.

Peu le savent mais en Russie, l’excision se pratique et génère un business fleurissant. Comme le révélait le magazine Causette le 29 avril dernier, les cliniques privées russes proposaient jusqu’ en novembre 2018 des promotions sur des consultations pour des excisions à l’intention de jeunes filles de 5 à 12 ans. Pour l’équivalent de 24 euros au lieu de 30 euros, trois interventions étaient proposées : la clitoridectomie, celle des petites lèvres et des grandes lèvres. Depuis, toujours selon le magazine féminin, les cliniques auraient cessé les promotions après le tollé sur les réseaux sociaux et une enquête du site d’information indépendant russe MEDUZA.

“Pour l’équivalent de 24 euros au lieu de 30 euros, trois interventions étaient proposées : la clitoridectomie, celle des petites lèvres et des grandes lèvres.”

Une pratique tolérée au Daghestan

En août 2016, Ismaïl Berdiev, dignitaire de la république russe de Karatchaevo-Tcherkessie a déclaré «Il faudrait exciser toutes les femmes. Il n’y aurait plus de débauche sur Terre, moins de sexe. (…) Le Tout-puissant a crée la femme pour porter et élever les enfants. L’excision n’affecte pas tout cela. Les femmes ne cesseraient pas de donner naissance, mais il y a aura certainement moins de mœurs légères». Il réagissait au rapport de l’ONG Initiative pour la justice sur l’excision au Daghestan en la définissant comme une pratique “ invisible” avec lesquelles les autorités entretiennent un rapport ambigu. Un rapport qui avait déclenché la surprise de la communauté internationale ignorant ce problème grave.

En Afrique, la jeunesse s’organise contre l’excision

Ces adolescentes se battent conte l’excision avec leur application ICut

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Les mutilations génitales féminines sont souvent stigmatisées comme étant une pratique traditionnelle uniquement subsaharienne.  Pourtant, bien que la pratique soit prise au sérieux et interdite dans de nombreux pays contrairement en Russie, les jeunes générations s’organisent pour adapter leurs traditions. Cinq kényanes, surnommées “Les Restauratrices” ont mis en fonction une application permettant d’aider, d’informer et secourir les jeunes femmes concernées et la population. Avec cinq boutons : “aide”, “secours”, “témoigner”, “informations sur les mutilations génitales” et “commentaires”, l’application ICut a reçu l’African Award Of the Year en 2018 et Purity Achieng, Ivy Akinyi, Mascrine Atieno, Cynthia Otieno et Stacey Owino ont été invitées et récompensées par l’UNESCO.
On espère qu’une telle initiative sera rapidement mise en place en Russie.

Léna Perez