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Le Racebending, une vexation pour les adeptes du Whitewashing

par BY

16 juil. 2019

De nombreux internautes se sont indignés en apprenant que la prochaine Petite Sirène serait interprétée par une actrice noire. De même, Idris Elba, qui devait interprété le prochain James Bond, a essuyé des insultes racistes de la part de la Twittosphère. La crédibilité des actrices et acteurs noirs est systématiquement remis en question en cas de Racebending, tandis le Whitewashing ne semble poser aucun problème.

L’anglicisme whitewashing fait référence au phénomène de blanchissement des personnages racisés ou d’origine inconnue. Le phénomène contraire, comme c’est la cas pour La Petite Sirène, est appelé “racebending”.

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On observe de multiples cas de whitewashing dans le cinéma :

En 2016, Matt Damon jouait le héros de la Grande Muraille. Le film se déroule pourtant durant la période du Ier siècle, lors de la dynastie des Song…. bien avant toute forme immigration européenne majeure survenue sur le territoire.

En 2010, Gérard Depardieu interprétait le célèbre auteur français Alexandre Dumas. Alexandre Dumas étant pourtant connu pour être une des seule figures célèbres françaises métisses, au 19ème siècle.

À gauche, Depardieu sans maquillage, au milieu, Alexandre Dumas, à droite, Depardieu grimé et arborant une perruque

Le whitewashing trouve ses origines dans le blackface, une pratique qui remonte au XVIIe siècle et qui consistait pour les comédiens (blancs) de théatre, à se grimer en noir pour interpréter un personnage noir dans un esprit flagrant de moquerie. Aujourd’hui, le whitewashing profite à l’industrie du cinéma au détriment des actrices et acteurs noir.e.s.

Les acteurs blancs sont considérés comme financièrement plus rentables, cela quitte à dénaturer l’univers culturel qui encadre les personnages historiques noirs interprétés. Les cas de racebending sont, quant à eux, beaucoup plus rares et il est s’agit, la plupart du temps de personnages fictifs.

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Le problèmes est de l’ordre de la représentation, comme le suggère le hashtag viral, #RepresentationMatters (“la representation compte”, en français), qui prône la diversité. Les personnages noirs sont souvent des personnages secondaires (pour ne pas dire subalternes), ou alors partenaires du personnage principal, dans le meilleur des cas.

Ce phénomène constaté peut avoir pour conséquence d’engendrer des problèmes de manque de confiance en soi, notamment au sein de la jeunesse afro-descendante qui a, de fait, du mal à s’identifier à des personnages blancs. Une jeunesse désespérément en quête de super héros et héroïnes noir.e.s, fictifs/fictives ou non, dont elle pourrait être fière comme nous l’a démontré la “fièvre du Wakanda” (ndrl) !

Rehana Ashraf Himid