Le MOCA, la créativité afro-contemporaine au cœur de la Saison Africa 2020
Pour la 6ème édition du MOCA (Movement Of Creatives Africas), l’expérience multidimensionnelle en réalité 3D est à l’honneur. Ces 17 et 18 juin 2021, le festival a rassemblé des acteurs et professionnels de la créativité afro-contemporaine, à l’Hôtel de ville de Paris, afin d’avancer leurs savoirs, leurs évolutions et leurs innovations.
Cette année, le thème qui anime les échanges est « Africa For Future », en écho bien sûr, à la saison Africa 2020 ! C’est la diversification des secteurs industriels qui fait la différence lors de cette nouvelle édition. Il y en a pour tous les goûts. En effet, les « FOCUS », comme ils sont appelés, sont multiples. La mode, la peinture, la danse, et même le gaming, sont au rendez-vous. Les intervenants proviennent de divers horizons et nous proposent d’en apprendre plus sur eux et leurs métiers. À leurs côtés, sont présents des modérateurs qui, tout comme nous, se questionnent.
La salle numéro une se réserve un débat sur l’exploitation des technologies et la création d’opportunités à visée locale et mondiale. Monsieur Raoul Rugamba, le CEO rwandais de Hobe Agency et fondateur de Africa in Colors, collabore en ce moment-même avec des acteurs de l’industrie du gaming. Son but ? Donner de la valeur, promouvoir et créer de l’emploi dans ce secteur, au sein du continent africain.

C’est cette thématique qui anime le débat dirigé par Queeny, la journaliste belge. Johana Riquier est également de la partie. Partenaire stratégique et chargée du développement commercial de l’unité technologique, elle représente les femmes noires dans le monde professionnel du jeu vidéo. Enfin, la dernière intervention est pour le Camerounais Olivier Madiba, CEO de Kiro’o Games.
Le secteur du gaming est en plein boom dans de nombreux pays d’Afrique. On s’interroge pourtant sur la rentabilité de cette industrie. Olivier Madiba affirme qu’« il y a de l’avenir dans le milieu », que « ce n’est pas une prophétie » et qu’il y a beaucoup d’argent à se faire. Tout est donc à bâtir d’après ce CEO qui prône l’avant-gardisme.
Toutefois, il faudra dans un premier temps couvrir les disparités qui figurent entre l’Afrique Subsaharienne et l’Afrique du Nord, plus avancée. D’ailleurs, Johana Riquier affirme qu’aujourd’hui, le jeu vidéo n’est pas rentable pour la plupart des studios : « Il y a une organisation à mettre en place et des efforts à concentrer pour que justement le jeu vidéo puisse être rentable » insiste-t-elle. « Pour beaucoup d’entre nous, le jeu vidéo c’était une perte de temps, c’était quelque chose qui n’était pas sérieux. Donc premièrement, il faut changer les mentalités ».
Queeny, quant à elle, interpelle ses invités sur l’instruction des jeunes en Afrique. Qu’a-t-on mis en place pour qu’ils soient acteurs et pas uniquement consommateurs de jeux vidéo ? Y a t-il quelque chose à apporter au peuple ? Quelle place accorde-t-on à l’éducation dans le domaine ?

Car en effet, et c’est bien la thématique principale, tout est une question d’échelle. On sait par exemple que les politiques auront plus d’impacts et plus rapidement. C’est pourquoi Olivier Madibu insiste sur le fait que tout cela mettra du temps.
De son côté, Raoul Rugamba informe qu’une recherche datant de 2007 indiquait qu’entre 20% et 30% des développeurs qui entreprenaient, avaient un « background artistique ». On soulève ainsi le fait que les secteurs communiquent entre eux et se desservent mutuellement. À ce titre, la danse dont on parle dans la salle numéro 2, est elle aussi un business à part entière, « un bon business », comme le décrit le danseur franco-camerounais Bruce Ykanji.

Il le dit même à ses élèves ; « Ne soyez pas que danseur. Ouvrez votre stock, essayez d’aller plus loin dans votre perception. Essayez d’aller voir ce que vous pouvez développer avec vos images ». Les valeurs de la danse y sont également énumérées, à savoir « l’amour du mouvement, de la musique, le partage, l’esthétisme ».
Ainsi, l’essence même de cet événement se résume en une phrase « Faire des choses parce qu’on les aime et pas parce qu’on a des intérêts ». Prononcée par Bruce Ykanji , elle ouvre sur un débat axé sur la danse, sa créativité, et sa perception. Une multitude de conférences afro animées par son directeur Alain Bidjeck, dont le but est de « mettre l’accent sur la jeunesse et les talents émergents ».
