Éthiopie : une situation sanitaire qui préoccupe dans la province de Tigré
Depuis novembre 2020, les milices provenant de la région Amharas et les troupes érythréennes font face aux autorités de la province du Tigré. Un conflit qui inquiète particulièrement les instances internationales, notamment concernant l’impact de ce conflit sur les conditions des civils présent à Tigré. Mais quelles sont les raisons de ce conflit ?
Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed ,accuse le Front Populaire de Libération du Tigré (TPLF) d’avoir attaqué des bases militaires fédérales. Raison pour laquelle le Premier ministre éthiopien a décidé d’envoyer des forces militaires dans la province du Tigré en novembre 2020, soit près de 2 ans après avoir reçu son prix Nobel de la paix.
Cette animosité entre l’actuel Premier ministre éthiopien et le TPLF ne date pas d’hier. En effet, avant qu’Abiy Ahmed n’accède aux pouvoir en 2018, c’était le TPLF qui était au pouvoir. Durant près de 25 ans, répression des adversaires politiques et corruption ont été le quotidien des Éthiopiens. Désormais, seule la région de Tigré est encore sous la bannière du TPLF.
Une situation préoccupante pour les autorités internationales
La situation préoccupe grandement les instances internationales, notamment les actions de l’armée érythréenne, ennemi historique du TPLF, qui a décidé de prendre part aux conflits. En mars 2020, les États-Unis, par le biais du secrétaire d’état Antony Blinken, ont exprimé leur volonté de voir ce conflit se terminer, car on assiste selon eux à des « actes de nettoyage ethnique ». Blinken a ensuite réclamé la mise en place d’une enquête indépendante sur ce qui se déroule au Tigré. Il a aussi exprimé le souhait de voir un accès aux aides humanitaires sans aucune entrave dans la région de Tigré.
Des appels qui ne semblent pas avoir été pris en compte puisqu’un mois plus tard, le secrétaire d’État américain a à nouveau manifesté son inquiétude quant à la situation de la région de Tigré, au cours d’un entretien avec le Premier ministre Éthiopien. Inquiétude partagé par le secrétaire général adjoint de l’ONU, Mark Lowcock . En effet, l’armée érythréenne, mais aussi des soldats de la milice d’Amharas se montrent particulièrement violents, notamment en agressant sexuellement les civils présents à Tigré.
Des ONG en proie aux doutes
C’est pour ces raisons que l’ONU et les États-Unis appellent à ce que les forces armées érythréennes se retirent et qu’un cessez-le-feu soit mis en place. Pour permettre aux locaux un accès plus simple à des denrées alimentaire, et ainsi réduire cette forte crise alimentaire présente au Tigré.
Face à cette violence, de nombreux civils de l’ouest de la région fuient cette dernière pour se réfugier dans des camps humanitaires situés dans les régions des environs tels que Shiré.
Cependant, comme l’atteste notre confrère RFI, la situation est extrêmement compliquée pour les organisations humanitaires. Au vu du nombre de personnes se dirigeant vers les camps, il est de plus en plus difficile pour ces associations de fournir des denrées alimentaires et soins adéquats pour tous les réfugiés. Malheureusement, face à ce manque de moyens et des bombardements qui ne cessent de s’abattre sur Tigré, de nombreux réfugiés qui se rendant dans ces camps humanitaires, meurent parfois de faim ou succombent à leur maladie chronique.
