Échauffourées à Levallois suite à une bavure policière
Hier soir, un début d’émeute a eu lieu à de Levallois, commune des Hauts-de-Seine (92), suite à l’arrestation contestable et la mise en garde à vue d’un jeune homme, après l’organisation d’une CAN.
Hier soir vers 23h45, des jeunes de Levallois-Perret se sont rassemblés pour exprimer leur colère, après des incidents survenus dimanche soir, lors de leur tournois de foot. Des poubelles ont été enflammées jusqu’à l’arrivée de la police qui, en présence de caméras selon une source journalistique, ont renoncé à intervenir.
Les tensions sont retombées aussi vite qu’elles avaient commencées
Un événement sportif qui dégénère
Tout était pourtant parti d’un événement sportif bon enfant et organisé en toute légalité: un tournoi sportif sous le signe de la Coupe d’Afrique des Nations. Dimanche soir aux alentours de 20h30, lors du match Maroc-Côte d’Ivoire, un penalty litigieux déclenche des vives protestations parmi le public.
Une centaine de supporters descend alors sur le terrain du stade Didier-Drogba. Les policiers de la Bac de nuit et de la police municipale sont immédiatement intervenus pour évacuer le stade du complexe Louison-Bobet. C’est durant l’évacuation que des membres de la BAC de nuit aurait utilisé des grenades de désencerclement, selon Saïd et Hubert
(les prénoms ont été modifiés à leur demande) , déclenchant de vives tensions. Saïd témoigne affirme que sa voisine, une personne âgée, s’est adressée aux force de l’ordre pour expliquer qu’elle était en train de “calmer la situation”. L’agent aurait alors gazé le groupe entier.
La foule dispersée, les agents des forces de l’ordre auraient cherché à poursuivre le jeune Idriss qui les aurait supposément insultés à la sortie du stade, selon un article du Parisien. Une version contredite par l’ensemble des témoins contactés.
Une arrestation violente
Les jeunes de Levallois protestaient contre la mise en garde à vue de Idriss, 19 ans. Les images de son arrestations ont affolé les réseaux sociaux, hier.
D’après Hubert* et Saïd*, des amis d’Idriss, ils étaient tous assis rue Lorraine, lorsqu’une voiture de la police nationale est arrivée. Les policiers, armés de grenades, tasers et matraques, ont alors poursuivi la bande d’amis. D’après Arnold, le journaliste de L’Echo des Banlieues, les policiers recherchaient Idriss, identifiable par le drapeau ivoirien qu’il portait. Auteur des vidéos de l’arrestations, il confirme que la policière qui aurait tasé le jeune homme lui aurait indiqué que c’était en représailles d’insultes qu’il aurait proféré, lors de l’évacuation du stade quelques minutes plus tôt. Pour le journaliste Arnold, il s’agissait d’une “vengeance”.
Selon les témoins et les vidéos, le jeune homme aurait perdu connaissance lors de son arrestation, puis menotté sans avoir été mis en position latérale de sécurité. Emmené en garde à vue, l’inquiétude pour sa santé et sa dignité était à son paroxisme hier matin. Désormais libre, Idriss revient sur cet évènement qui l’a laissé fortement éprouvé.
Léna Perez
@Echo des Banlieues
